La crécelle d’alarme contre le gaz est un dispositif à rochet opéré manuellement qui émet un son puissant lorsqu’elle est tournée rapidement. Dans certaines circonstances, les soldats de l’Empire britannique se servaient de rochets en guise d’alarme afin d’alerter leurs camarades de la présence d’armes chimiques. Les troupes du Commonwealth utilisaient plusieurs dispositifs comme alarme contre le gaz durant la guerre. On improvisait des alarmes faciles à entretenir en convertissant des douilles vides en laiton de gros calibre en cloches ou en gongs, comme des cloches d’appel au repas. Installer des cloches, des gongs ou des avertisseurs à air dans les tranchées était relativement simple, mais il fallait une manière de répandre l’alarme jusqu’aux routes et aux positions temporaires plus loin vers l’arrière. Les soldats pouvaient frapper leur baïonnette sur leur casque d’acier en guise de mesure provisoire, mais cette solution était loin d’être idéale, car elle les obligeait à retirer leur casque et, conséquemment, à exposer leur tête.
La crécelle d’alarme contre le gaz offrait une meilleure solution, étant donné qu’elle était légère et portable, et que sa conception était simple et peu coûteuse. On craignait toutefois que le son de la crécelle soit confondu avec celui d’un tir de mitrailleuse et donc ignoré. Cela n’a heureusement pas été le cas, et la crécelle était une alarme relativement efficace localement. Les militaires avaient aussi appris à répandre la nouvelle d’une alarme contre le gaz en tapant sur l’épaule du soldat qui leur était adjacent, transmettant ainsi l’information jusqu’au bout de la file. Comme la crécelle d’alarme contre le gaz devenait de plus en plus répandue, certains hommes criaient « crécelles! » en revêtant leur masque, dès qu’ils soupçonnaient la présence de gaz.
La crécelle d’alarme contre le gaz était surtout fabriquée en bois. Ces dispositifs disparaissaient parfois dans les tranchées, où le bois d’allumage sec pour faire du feu manquait souvent. Il semble que, en plus de servir à signaler la présence de gaz, quelques crécelles aient également servi de combustible pour les soldats qui ont voulu se préparer un thé chaud ou un œuf frit…